
Session 2: Waves of undead in the Pick and Pint!
Seen by Oryn
MARCH OF THE DEAD
Les jeux politiques sont décidément hors de ma compréhension, et surtout de mes préoccupations pour le moment. Je n'ai même pas eu le temps de poser mes bagages et panser mes plaies fraîches que me revoilà reparti vers le Nord. J'ai à peine eu une nuit d'études sur le livre noir du Comte Ethran, mais elle a été pleine de découvertes fascinantes sur la vie et son absence.
L'Académie me mandate pour une mission conjointe avec les Chevaliers du Coeur de la Tempête, et avec les Églises, plus particulièrement le culte dépravé des Jumeaux. J'ai eu comme directive de remettre l'ordre de mission commun à Kelen, le prêtre décadent, sans même savoir de quoi il s'agit. Le seul point commun entre les trois factions étant leur désir de maintienir l'équilibre du Royaume, je m'attend à une tâche diplomatique. Je me fais à nouveau téléporter vers le Dusty Road Inn, lieu de notre dernière rencontre.
Le passage de portail se passe beaucoup mieux que le dernier, et je me retrouve directement devant la porte de l'Auberge. Je n'ose imaginer ce qu'il se serait passé si le géomage m'avait envoyé quelques dizaines de pouces plus loin. L'idée de me retrouver déchiré en plusieurs parties pendant de part et d'autre d'un mur me glace le sang.
Je retrouve Kelen, Lumi et Nowy attablés devant de grosses chopes. Ils sont accompagnés d'un homme-chat de grande stature. Paré d'une armure complète et d'un grand sabre, il impose le respect. Je note à son plastron l'insigne des Chevaliers du Coeur de la Tempête, ainsi qu'un autre que ne je connais pas. Je n'ai jamais rencontré d'homme-chat, et son air exotique ne fait qu'attiser ma curiosité davantage. Il s'appelle Skoi, vient de par-delà les mers orientales, et appartient à l'ordre du Tribunal de Mujralees.
Je remet le rouleau cacheté au clerc des Deux, et nous découvrons ensemble la teneur de notre expédition prochaine. Nous devons nous rendre plus au Nord, à Cloudfall, car Ambria n'a plus de nouvelles de ses habitants depuis plusieurs semaines. Il nous faut enquêter sur les raisons de ce silence. La région entre le Dusty Road Inn et le village étant assez sauvage, nous requérons les services d'un guide. Nous sommes rejoints par une femme étrange à la peau noire comme la nuit, et les yeux blancs comme la neige, qui prétend être aussi sur cette route. Je me dis que c'est peu probable, vu l'isolement de l'endroit. Elle est accompagnée d'un énorme chat sauvage, lui aussi d'ébène. Le duo inspire peu confiance et dégage une aura sauvage, mais ce n'est pas une humaine seule et son compagnon félin qui pourraient représenter un danger pour le groupe. Elle dit s'y connaître en chasse et survie en forêt, ce qui peut être utile lors de notre périple.
Les préparatifs faits et des montures trouvées, nous nous lançons sur la route vers la Tombée des Nues, Cloudfall. Mystérieux nom de village. Je me demande d'où il peut venir... Notre guide, un trappeur local partiellement édenté et aux allures de molosse, a de biens bonnes manières pour un homme du cru. Il nous prévient des dangers du sentier forestier serpentueux, qui est souvent visité par des bandes de détrousseurs. Nous voyageons ainsi deux jours durant, campant à la belle étoile, et vivant de nos rations. Je chevauche avec le forgeron Lumi, n'ayant pas fait mes classes d'équitation. Je fais fort belle impression avec mon nouvel assistant Monsieur Noneau, qui prépare le camp à merveille et nous concocte the bons plats à partir de nos pains durs et viandes séchées. Bombo se méfie de notre compagne de voyage Shiroh, et en particulier de son immense chat noir, qui l'épie souvent avec envie. Au bout du troisième jour de marche, les nuages au loin s'assombrissent, formant une ombre menaçante au-dessus de la cuvette de Cloudfall. Le nom commence a prendre tout son sens lorsqu'une pluie fine et drue s'abat et nous trempe jusqu'aux os. Nous gravissons la colline qui nous sépare de la faille, et trouvons une ferme abandonnée à son sommet. Il n'y a pas âme qui vive, et l'enclos à bêtes est vide, son portail grand ouvert; Alors nous décidons de ne pas faire de vieux os et pressons le pas pour atteindre le bourg avant la nuit.
La descente de la butte se fit à travers une crevasse naturelle. Cela fut une rude expérience, car la pluie entraînait des marées de boue. Le sol extrêmement glissant du défilé rocheux nous incita à nous encorder les uns aux autres. Et bien nous en fit, car nombre d'entre nous tombèrent dans la fange. Celle-ci cachant des pierre-ardoises tranchantes comme des rasoirs, une glissade mal contrôlée aurait valu à chacun d'entre nous de terribles coupures. En-bas, la pluie est si dense que l'on n'y voit plus qu'à quelques toises devant soi. On devine un cimetière à travers le brouillard. Les premières maisons de Cloudfall sont délabrées, désertées, et leurs portes et fenêtres sont barricadées. Nous découvrons des trous dans le sol en terre battue des plus simples demeures. Des ongles cassés ou arrachés indiquent que ceux qui ont creusé les galeries souterraines que l'on devine n'était probablement pas en grande forme.
Nous progressons jusqu'à ce qui paraît être le centre de la bourgade: l'auberge The Pick and Pint. Logique, si un village a été construit dans une zone si pluvieuse, éloignée de la civilisation et difficile à défendre car au fond d'un vallon, c'est qu'il doit y avoir une mine de quelque sorte. Une barricade de fortune bloque en partie l'entrée à la salle communale, mais nous constatons que soit elle a été construite pour laisser quelques passages, soit elle a été forcée. Nous nous faufilons au travers des chaises, bancs et chariots entassés. À l'intérieur règne une horreur épouvantable, un remugle à vous retourner les tripes. Des morceaux de restes humains jonchent le sol et recouvrent les tables de la pièce. Nous sommes accueillis par les crachats et sifflement d'un chat mort-vivant, dernier rescapé torve de vie de cet endroit qui a dû autrefois être plein de vie. Lorsque nous ouvrons la porte du dortoir collectif, un groupe de zombies nous y attend. Leurs mains avides vont pour nous attraper alors que leurs yeux vides nous dévorent d'avance. Ensemble, nous réduisons les non-vivants aux râles d'outre-tombe au silence éternel, rendant aux corps de leurs précédentes âmes le repos qui leur revient.
J'examine les morts en compagnie de la chasseresse noire, et me rend compte que s'ils étaient enfermés ici depuis plusieurs jours voir semaines, cela voudrait dire qu'ils sont levés de manière permanente. La puissance nécessaire à une telle prouesse nécromantique dépasse de loin mes pouvoirs. Je me demande qui prendrait le temps et dépenserait les ressources nécessaires pour ramener un chat à la vie. J'en conclus que l'effet doit être lié à une malédiction généralisée, issue d'un rituel, plutôt qu'à de nombreux rituels séparés. Mes amis continuent d'explorer la bâtisse. Ils font une autre rencontre par-delà le voile à l'étage, mais disposent rapidement de la menace. Le rejoignant, nous descendons à la cave, sous une trappe derrière le comptoir. Le dernier survivant de l'hôtel, probablement l'aubergiste, s'est enfermé ici pour échapper aux mangeurs de chair. N'ayant aucune chance de s'en sortir, et perdant l'esprit rapidement en entendant les râles de ses amis qu'il a abandonnés à leur sort, il s'est donné la mort. Triste découverte...
Nous nous installons pour la nuit à l'étage. Avant de monter, je compulse le Grimoire des Âmes du Comte. Je n'ai même pas le temps de lire une ligne que les pages s'animent d'elles-mêmes et tournent à toute vitesse devant moi. Le manuscrit d'obsidienne dégage une fumée funèbre, ce qui a l'air d'exciter voir d'irriter le chat déterré, qui me saute dessus en tentant de me griffer. Je le repousse en lui mettant un coup de bâton pour le calmer, puis me reconcentre sur l'objet qui s'anime par magie. Est-ce la malédiction de l'endroit qui exacèrbe les émanences nécrotiques du volume? Ou est-ce la proximité avec de nombreux cadavres? Mes questionnements resteront pour le moment en suspens, car mes amis qui étaient sortis s'occuper des chevaux me préviennent qu'une horde de zombies arrivent...