Session 9: The outcome

Seen by Kelen

THE FALL OF PLAGUESTONE

David

11/5/202311 min lire

Azlon mon compagnon de beuverie n’est plus. J’ai encore un peu de mal à réaliser tant notre incursion dans le repaire de Vilree a viré au cauchemar en quelques secondes. Nous nous sommes retranchés à l’orée de la forêt voisine pour panser nos plaies tant physiques que psychiques. Le moral fut bien bas ce soir-là. Nous n’avons pas fait de cérémonie pour Azlon car nous gardons espoir qu’une fois de retour à Ambria, je pourrai consulter la grande prêtresse de Zirael pour obtenir la bénédiction suprême d’une résurrection du thaumaturge.
Je ne sais pas si les autres membres du groupe ont fait des prières individuelles pour lui, mais j’ai personnellement marmonné quelques mots en son souvenir. Son côté candide couplé à ses prouesses martiales vont me manquer, même si parfois sa bravoure en combat était à la limite de la stupidité. Tout en contemplant le spectacle impressionnant de l’entrée du fort de Vilree, en proie à d’importantes flammes qui projettent des ombres pourpres sur les nuages bas occultant le ciel, j’ouvre la bouteille d’alcool de prune trouvée précédemment et partage une gorgée avec l’oreille d’Azlon.

Après une nuit sans réel sommeil, et alors que nous nous finissons tôt dans la matinée nos préparations pour aller venger Azlon et finir le travail de cette quête maudite de Plaguestone, nous entendons des bruits dans la plaine qui nous sépare du fort.

Nous sommes fort stupéfaits de voir un nain combattre férocement 3 orcs. Avant même que nous puissions intervenir, il finit le travail en tailladant son dernier adversaire, libérant une gerbe de sang dont il semble se délecter. Une fois passée la surprise mutuelle d’une telle rencontre au milieu de nulle part, le nain (prénommé Lumi et qui se dit barbare), se présente comme étant de Turil, une cité forteresse au sud-est d’ici. Il s’avère qu’il est de sang noble et poursuit une quête initiatique selon les préceptes de son clan, et dont le but est relativement simple : tuer le plus d’orcs qu’il rencontre. Cela génère quelques frictions avec Sir Bota, mais avant que la situation ne tourne au vinaigre, Lumi reconnait la qualité d’artisanat de l’armure du Tempest Knight : elle a été forgée sur mesure par sa propre famille à Turil pour le champion orc. Il ne s’agit donc pas d’une pièce volée et ainsi il n’a pas à faire à un orc semblable à ceux qu’il vient d’occire. Nous lui expliquons le but de notre entreprise actuelle, à savoir retrouver et tuer Vilree (Oryn le mage gnome espère toujours que nous la livrerons à la justice – pour un érudit il semble vraiment naïf et peu au fait de comment fonctionne vraiment Abrilion). Nous faisons alors cause commune étant donné que Vilree s’est elle-même associée à des orcs pour mener ses activités punitives contre Plaguestone.

Un fait très étrange avec Lumi qu’il me faut relater : après quelques secondes en sa présence, je me sens légèrement apaisé. Et pas uniquement pour le fait qu’un nouveau compagnon, à ce stade de l’expédition, est plus que bienvenu (surtout après les événements terribles de la veille). J’ai du mal à mettre des mots sur le sentiment exact mais j’ai une impression de déjà vu, comme si je le connaissais déjà. Ce sentiment est d’autant plus renforcé par la perception de faits et gestes me rappelant vaguement Azlon. Se pourrait-il que sa mort subite et violente aie affecté mon psyché ? Ou alors est-il possible qu’une partie de l’âme d’Azlon ait erré dans ces contrées avant de se figer dans un individu proche géographiquement et potentiellement aligné en partie à ses croyances ? Il faudra que je questionne Nelphaëll à mon retour sur cette expérience pour le moins étrange…

Avec difficulté, au milieu du tas de ruines encore fumantes, nous trouvons une entrée dans le reste du fort n’ayant pas été détruit par l’explosion d’hier. Nous nous aventurons à nouveau donc dans le repaire ennemi, en redoublons de prudence mais cela s’avère pour l’instant inutile. Cette partie du fort semble déserte. L’intérieur est poussiéreux, relativement ancien et il n’y a que quelques traces d’occupation très récente. Nous voyons des étagères comprenant de nombreux ouvrages, et trouvons beaucoup de barils contenant des réserves diverses de matériel alchimique et de nourriture, mais aucun ennemi. Nous finissons par découvrir une trappe, subtilement piégée que Nowy parvient à désamorcer, dont l’ouverture donne sur pièce inférieure plusieurs mètres en dessous. Notre nouveau compagnon Lumi se propose d’aller l’explorer. Une fois au bas de l’échelle, il se trouve confronté à une pièce remplie de caisses qui nous semblent vaguement familières. Il en ouvre une aussi délicatement que possible (si je peux m’exprimer ainsi considérant qu’il le fait avec une hache à deux mains) et découvre un contenu pour le moins explosif. Une caisse remplie de potions alchimiques, probablement du même type que celles qui ont pulvérisé la première tour hier. Nous l’exhortons de refermer la caisse avec prudence et de remonter rapidement. Plus personne au sein du groupe n’a un quelconque appétit pour littéralement jouer à nouveau avec le feu.

A ce stade du récit il me faut faire un aparté sur Nowy. Je me dois de rester patient et ouvert d’esprit avec lui, car il pourrait devenir un puissant adepte de Zératul. Mais il a le chic pour nous attirer des ennuis en permanence, tout ça en raison de son insatiable curiosité et son besoin inassouvi d’enrichissement personnel. Pendant que Lumi essayait tant bien que mal de ne pas tous nous faire exploser en quittant la pièce inférieure, Nowy eu la brillante idée d’explorer une autre salle qu’il découvrit presque par hasard car protégée par un puissant enchantement. Nous nous apprêtions à rebrousser chemin pour explorer une autre partie du fort quand Nowy ressortit totalement paniqué de cette pièce et en nous enjoignant à fuir le plus rapidement possible. Fait intéressant sur ce goblin : il a beau amasser une quantité impressionnante de bourses, il en semble lui-même totalement dépourvu sur le plan physiologique. Quelle calamité nous a-t-il relâché cette fois-ci ? Lumi et moi-même restons dans le couloir mais Nowy insiste sur la nécessité de fuir – il a réveillé un vampire supérieur. Note personnelle si d’aventure je devais partager à nouveau une quête avec Nowy dans le futur – malgré ses airs de mastermind et ses plans toujours très élaborés, de nombreux projets (pour la plupart personnels) qu’il entreprend se soldent souvent par une catastrophe aux proportions épiques !

Nous sortons le plus rapidement possible du fort pour nous retrancher sous la lumière protectrice du soleil. La situation est compliquée : nous n’avons trouvé aucun autre chemin pour tenter de rejoindre Vilree, il nous faut donc trouver un moyen de retourner à l’intérieur et de gérer ce vampire. Pour la première fois de notre épopée dans cette contrée perdue de Plaguestone, j’utilise mes connaissances rudimentaires en théologie pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle engeance qui nous fait face. Il s’agit effectivement d’un vampire supérieur qui sort visiblement d’une longue torpeur. Il est actuellement très faible mais il n’en reste pas moins un adversaire formidable, probablement trop pour notre groupe. Mais je ne peux me résoudre à abandonner cette quête à ce stade. Vilree et ses sbires ont essayé à maintes reprises à me tuer – il me faut donc aller de l’avant pour venger cet affront. Je retourne à l’intérieur, bien que restant dans la lumière qui pénètre par l’embrasure de la porte et j’essaye de déployer tout mon talent de charlatan pour tromper ce vampire. En flattant son égo et en mentant sur la réelle raison de notre venue ici, je parviens à le faire parler calmement. Il s’ouvre à nous et révèle son identité : il s’agit de Lord Etran lui-même. Le puissant seigneur qui régnait à Plaguestone par le passé, avant que ce village ne se fasse appeler par ce nom. Nous tentons de négocier avec lui en lui faisant premièrement des offrandes à travers les corps des orcs tués par Lumi – ils regorgent de sang relativement frais dont le vampire se délecte. Alors qu’il était famélique et presque translucide, il reprend subitement des couleurs ; sa chair et musculature se renforcent. S’il était déjà formidable avant, il devient alors hors de notre portée.

Au fur et à mesure de notre entrevue avec lui, je ressens aussi qu’il n’est pas une créature avec laquelle je puisse être en accord. Les jumeaux sont peu regardant sur les valeurs et l’éthique de leurs fidèles pour autant que ces derniers embrassent une vie d’hédonisme chaotique. Mais ce vampire est d’une autre facture : un être froid, malfaisant et calculateur dont les plans semblent s’articuler sur une application méthodique à faire le mal sur le long terme. Il ne cache pas son désir d’étendre à nouveau son influence sur la région tout en prélevant des habitants pour satisfaire son appétit sanguinaire. Sir Bota, Lumi et moi-même avons de plus en plus de mal à tolérer cette discussion avec lui. Nowy et Oren sont quant à eux beaucoup plus à l’aise voir même facilement corruptibles. Ils finissent par passer une sorte d’accord avec le vampire et reçoivent des cadeaux de sa part en échange. Lord Etran nous donne aussi l’information que Vilree nous attend de pied ferme plus loin derrière le fort et que pour la rejoindre nous avons l’option d’une sortie par le donjon au sous-sol (au sein duquel certains prisonniers sont encore vivants) ou par un chemin à travers la forêt qui nous permettrait de prendre Vilree à revers. A contrecœur nous nous décidons pour la forêt et laissons les prisonniers à leur sort, respectivement à la merci de Lord Etran. Nous réfléchissons dans une optique à plus grande échelle pour la région : il nous faut arrêter Vilree au plus vite. Avant de prendre congé (enfin) du vampire, ce dernier met en garde Sir Botan : Lord Etran a été par le passé capturé et scellé par les Tempest Knights. S’ils devaient à nouveau venir pour arrêter ses agissements, il y’aura des conséquences non négligeables pour Plaguestone. Cette dernière information confirme mon ressenti face au vampire – aucun contrat ne doit être passé avec lui et il devra être géré au plus vite d’une façon ou d’une autre une fois la menace de Vilrée dissipée.

Nous nous mettons en route pour rejoindre Vilrée et arrivons rapidement à destination. Le vampire n’avait pas menti : nous arrivons dans le dos de Vilree et pouvons à loisir planifier notre attaque, d’autant qu’elle s’est entourée de puissants alliés : 2 orcs, 1 mage ou guerrier squelette et un immense amalgame grotesque et putride de ce qui semble être plusieurs corps humains fusionnés ensemble.

J’entame le combat par un charme de Zirael qui enjoint Vilree et le guerrier squelette à ne pas nous agresser. J’ai peu d’espoir qu’un tel sort puisse fonctionner sur des adversaires aussi puissants, mais ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux ? La voix mielleuse et sensuelle de Zirael a dû fonctionner sur Vilree car cette dernière, bien que reconnaissant maintenant notre présence, ne fait pas mine de vouloir nous attaquer. Ce n’est pas le cas des autres adversaires.

Les deux orcs chargent en ma direction, suivie par l’amalgame qui se situe un peu plus loin. Le squelette se retourne alors et croise notre regard à tous : mes compagnons sont pris d’une peur qui leur glace le sang et réduit fortement leur capacité au combat. Néanmoins, Nowy et Lumi parviennent à intercepter les orcs, l’un au moyen de roulés-boulés acrobatiques, l’autre via une charge enragée de pure force brute. Nous sommes épaulés par Irma qui lance des projectiles de glace. Malgré la peur panique insufflée à notre détriment par le squelette, le départ du combat semble en notre faveur. La puissance de mes alliés au corps à corps permet de tuer rapidement l’un des orcs. C’était malheureusement sans compter le squelette qui s’avère être un mage nécromant. Il relève l’orc dans la non-vie en le renvoyant au combat sous forme de zombie. Pour ne pas faciliter les choses, la monstruosité alchimique créée par Vilree nous a rejoint et avec ses nombreux membres elle attaque avec acharnement Nowy et Lumi, que ce soit avec des poings, des griffes, une queue ou sa gueule béante. Irma et moi-même tentons tant bien que mal de gérer la situation. Enorgueilli de mon succès précédent de charmer Vilree, je tente un sort similaire sur sa créature. Mais elle résiste le charme, aidée par les nombreuses personnalités qui composent son corps déformé. Irma lance alors un puissant sort de sommeil sur la zone de combat qui réussit partiellement, plongeant l’orc non zombifié dans une profonde torpeur.

Lumi se concentre alors sur l’amalgame, aidé par Nowy qui continue ses attaques sournoises mais diablement efficaces. Profitant du répit d’un adversaire temporairement hors combat, je prie Zeratul et bénis l’imposante hache de Lumi, conférant à l’arme un tranchant doublement efficace. Irma continue ses salves de glace tout en essayant d’affaiblir mentalement ses adversaires. Le combat repenche alors en notre faveur et les adversaires commencent à ressentir clairement la puissance conjointe de notre groupe d’aventuriers hétéroclites.

La bénédiction sur l’hache fait pleinement effet et l’amalgame prend de très importants dégâts. Mais une chose reste très perturbante : le mage squelette ne nous a pas pris pour cible directement depuis le début du combat. Il semble prendre un plaisir sadique à nous voir combattre sans être énormément actif. Il n’en reste pas moins un élément perturbateur. Alors que Nowy et Lumi finissent non sans peine (et supporté par quelques soins indispensables) respectivement l’orc puis l’amalgame, le squelette les réanime l’un après l’autre. Pire, il annule le charme qui embrumait l’esprit de Vilree.

Cette dernière se met alors à nous attaquer. J’avais cependant gardé quelques atouts dans les manches de ma robe et m’était préparé pour faire payer cette demi-elfe pour avoir essayé de m’assassiner sournoisement. Je me protège au préalable du plus puissant enchantement de sanctuaire que Zirael m’octroie avant d’insulter Vilree et surtout la mémoire de sa mère. Elle perd alors presque tout notion des autres combattants et se focalisent uniquement sur moi. Mon plan ne fonctionne malheureusement qu’à moitié. J’ai certes permis à mes compagnons de ne pas être sous pression supplémentaire en concentrant sur moi les attaques de Vilree. Cependant, et sans surprise, elle est très puissance en combat, supportée par de redoutables armes, ce qui fait que ma protection n’arrête aucunement ses ardeurs. Elle m’attaque sans relâche au moyen d’une arbalète à une main qui envoie des projectiles acides, et j’ai beau réussir à me soigner à plusieurs reprises, elle finit lentement mais surement à me vider de mon sang.


En parallèle, mes compagnons finissent de tuer pour de bon les orcs et l’amalgame, mais le mage squelette déclenche un sort très puissant qui projette des éclairs sur le groupe. Irma semble particulièrement perturbée par le sort, car elle en reconnait sa puissance. Nous sommes alors secourus par une sorte de dôme de sang qui protège toute la zone. Il semblerait que Lord Etran ait décidé de nous aider dans ce combat.

Je perds connaissance sous les attaques incessantes de Vilree pour finalement être soigné par Lumi et me rendre compte que le combat est terminé. Vilree et ses alliés a été vaincue, le mage squelette a disparu et mes compagnons et moi-même sont saints et saufs. Je n’aurai finalement pas pu assister aux derniers instants de Vilree, mais la satisfaction de l’accomplissement et de la conclusion de cette quête maudite et d’avoir vengé Azlon reste intacte.

Je ne pensais jamais écrire une telle chose, mais j’ai hâte de retourner à l’auberge de Plaguestone pour me saouler avec leur atroce alcool de navet, avant bien sûr de prendre le chemin du retour pour retrouver tous les plaisirs qu’Ambria puisse offrir.